Depuis les temps anciens, la Grande déesse Orienne se réincarne dans un nouveau né le jour de sa mort pour continuer de veiller sur cette terre qu'elle aime tant. Généralement, l'enfant qui reçoit sa bénédiction grandit avec sa famille avant d'être retirée de la vie publique par les prêtres lors de sa majorité à 16 ans. Plusieurs signes bien distincts prouvent que cet être possède bel et bien ce légendaire pouvoir qu'est celui de la déesse. Son destin est de veiller sur les pays pour combattre les mauvais présages et empêcher la guerre.
An 3412, ère Orseis
Une foule de personnes s'esquive en ville, la soirée plutôt douce laissait du temps aux habitants de s'occuper en dehors de leur maison pour l'arrivée de l'été. Il n'avait plus donné de pluie depuis plusieurs jours, présageant une saison chaude et sèche à la fois. Mais ce soir-là était particulier. En effet, c'est à ce moment-là que je vins au monde.
J'ai été immédiatement retirée des bras de ma mère pour que mon paternel me contemple, satisfait que son premier enfant était une fille. Il s'empara de mon frêle petit corps et quitta alors la pièce. Ma génitrice avait longuement travaillé et l'aube se levait enfin alors que mon père se dirigea vers les balcons pour montrer l'enfant à son peuple.
" - Cette enfant est la nouvelle réincarnation de la déesse ! "
Il était fou de joie de l'apprendre, par ces signes que mon corps possédait : Une peau frêle, voir blanche, des yeux d'un jaune éternel, ainsi qu'une pureté incroyable sans parler de magie. Mon corps n'avait pas été lavé mais je ne possédais aucune tâches de sang, et était moins rouge que celui d'un nourrisson normal. Cependant, c'était bien la première fois que l'Amina (la réincarnation) renaissait dans le corps d'un enfant d'une famille royale.
Les années passaient et je finis par passer une enfance au sein du palais plutôt normale. J'ai longuement étudié la calligraphie, le chant, la danse, la manipulation de l'eau et tout ce qu'une princesse comme moi devrais savoir faire sous les enseignements de ma mère. Cependant, je n'étais pas au courant de qui j'étais vraiment jusqu'à l'âge de 15 ans, peu avant l'âge de maturité. J'appris la nouvelle quand des hommes d'église se présentèrent devant mon père pour le prévenir que d'ici à mes 16 ans, je devais les rejoindre. Ce dernier refusa fermement et les menaça de les exterminer s'ils revenaient encore lui demander cela. Mais les gardiens de la déesse le prévenaient qu'il entendrait encore parler d'eux s'il refusait à nouveau et ils repartirent sans rien dire d'autre. Mon père savait qu'ils allaient enfreindre pas mal de lois pour tenter de me récupérer. D'ailleurs, ma mère étant trop attachée à ses enfants, elle refusait de me laisser m'enfermer dans cette prison dorée. Avant toute chose, j'étais leur fille...
Depuis cet instant, mes parents n'eurent à la bouche que ces hommes d'église, la déesse et le pouvoir que je possédais. Ils ne parlaient que de cela, ne pensaient qu'à cela, et bien entendu causa des troubles durant les conseils entre les rois dès qu'ils en parlaient. Cette situation réveilla chez ses alliés de la crainte, voir l'envie d'agir en faveur de l'église.
Un jour, pendant mon 16ème anniversaire, nous avions organisés un grand événement pour les fêter. Cependant, durant la soirée, des hommes attaquèrent le palais. S'ils ne pouvaient pas m'enlever par diplomatie, ils devaient utiliser la force. La guerre reprendrait si l'Amina ne se trouve pas où elle devrait être, qu'ils avaient dit quelques temps plus tôt.
Cependant, personne ne m'appris ce que je devais savoir pour occuper ce rôle et avoir la vie de plusieurs milliers de personnes entre mes mains au travers des quatre pays ne m'intéressait absolument pas. Je ne n'en sentais pas capable, et j'avais peur.. Peur de ne pas y arriver, peur de ne pas pouvoir effleurer les sentiers recouvertes d'herbe verte à nouveau. Ma mère m'en parlait tous les soirs de peur de me perdre. Mon père, lui, ne rêvait que de ma puissance que je ne maîtrisais pas.
Marre de tout, je quittais les lieux pour fuir cette destinée qui m'était réservée alors que les hommes se battaient. Du peu que je savais, l'Amina restait cloitrée et ne sortait que durant les offices des quatre royaumes. Une vie bien misérable, moi qui rêvais d'aventure.
Je m'introduis dans un bateau du port après avoir semé les poursuivants et me retrouvais enfermée dans la cale durant quelques jours, sans manger. Je ne savais pas du tout par où il partait alors je laissais ce navire choisir ma destination à ma place. Personne ne savait que j'avais déserté le pays de l'eau.