Le voyage entre les royaume de la terre et du feu était comme un rêve pour Azir. Enfin, il pouvait voyager, et quitter la sécheresse étouffante de Galenskap. Le prince avait été incontrôlable tout le voyage, allant explorer les différents environnements entre chaque pause. En tant que prince, il avait son propre palanquin sur le dos de son tricératops. La nacelle était garnie de coussins moelleux, de livres, et de fruits frais, assurant un voyage confortable pour le prince.

Devant tout ces paysages exotiques pour lui, Azir avait tenté dans les premiers jours de les dessiner, avant de se rendre compte qu'il n'était décidément pas bon en dessin. il s'était donc résolu à simplement se souvenir de chaque lieu, chaque détail qu'ils rencontraient en chemin. Dans tous les cas, sa bonne humeur était contagieuse chez les danseuses, serviteurs et cavaliers qui accompagnaient la délégation, et le voyage se fit dans la joie, et sans encombre, les monstrueux reptiles suffisant à effrayer tout bandit.

Ils arrivèrent en vue de la capitale illuminée du royaume du feu un bel après midi, quelques heures après un repas copieux. Azir somnolait dans son palanquin quand il fut éveillé par les exclamations émerveillées des servants.

La ville brillait littéralement de lanternes, même sous le soleil de l'après midi. Azir n'avait jamais rien vu de tel, par rapport à la pierre desséchée de Galenskap, cette ville de bois et de papier semblait si fragile. Et en même temps, si belle. Il ne put s'empêcher de sourire en voyant se spectacle, et inspira une grande bouffée d'air. Le vent portait comme un parfum d'aventure. Il ne pouvait s'empêcher de se demander quel genre de rencontres il ferait, quel genre de choses il decouvrirait. C'était comme si il découvrait un nouveau monde plein de promesses.

Les tricératops entrèrent en ville sous les acclamations des citadins, certains lançant des fleurs au cortège. Le prince passa la tête, et leva timidement la main, la foule répondant à son salut avec enthousiasme. Rapidement, il se lâcha, mis en confiance par l'accueil qu'il avait reçu, et commença faire des signes de toutes part. Même les gens étaient si différents de là ou ils venaient, au niveau des vêtements, des cheveux, de la peau. Et les étals de marché, dont il ne pouvait apercevoir que des couleurs et de vagues formes depuis son perchoir l'intriguaient. Il se promit de venir les voir de plus près le plus tôt possible.

Lentement le cortège entra dans la cour du palais gisant en plein centre de la capitale. Azir, se prépara à descendre. Il n'avait plus qu'une chose en tête, explorer ce nouveau monde qui se présentait à lui. A peine les tricératops stoppés, il mit pied à terre, se réceptionnant agilement. Il s'étira, et sourit. Plus longtemps à attendre.

- C'est encore mieux que je l'imaginait !

Partis depuis plusieurs jours, La petite troupe traversait le pays de la terre afin de rejoindre les océans et emprunter des navires et rejoindre la capitale du pays de Senjäh. L'invincible se trouvait à la tête du groupe, montant un puissant tricératops afin de garder un oeil sur les environs. La caravane qu'il protégeait contenait la plupart du personnel, mais lui se devait d'assurer leur sécurité accompagné de quelques gardes à dos de reptiles plus agiles.

Il faisait chaud ce jour-là quand il aperçu enfin l'eau infinie de la mer. Ils étaient bien moins en danger que dans les déserts, où les pauses étaient fréquentes. Cependant, entre Azir et Aerin qui s'étaient mis à courir un peu trop loin du groupe, il était compliqué de garder une marge sur le temps. Juste avant de monter sur le géant de bois qu'était le navire, Il les pris les deux à parts pour leur passer un savon.

" - Avec toutes vos escapades on est arrivée avec plus de 13 heures de retard au navire et on doit encore attendre quelques heures que la mer se calme avant de pouvoir partir ! J'espère que vous vous rendez compte qu'on risque de louper la fête avec toutes vos conneries ! "

Il n'attendit même pas leur réponse et alla à l'avant du bateau en laissant ses enfants seuls. Le navire était pas grand et pouvait chavirer n'importe quand s'ils se permettaient se prendre le large maintenant. L'eau était agité et même amarré, l'embarcation était secoué par le courant.

Le bateau s'accosta a la capitale à côté du somptueux navire du pays du vent qui devait s'y trouver depuis plusieurs jours déjà. Khirvès regarda les détails de conception ainsi que des nombreuses rames qui en sortaient avec grand attention. Disons qu'il a toujours été pas mal intéressé par l'architecture de Destinny et est fasciné par la finesse des détails. Grahanis qui était avec lui, l'interpella.

" - Dis, tu ne veux pas voler leur navire quand même ~ ? "
" - Tu es malade ? Je ne suis pas ici pour m'attirer des ennuis, bien au contraire. "
" - On ne peut pas t'embêter... "
" - Tu as vu, on a tellement de retard que le pays du vent a déjà été accosté ici. C'est bien une première depuis bien longtemps que je participe à cette fête... "
" - Mais tu as vu, ce détail ? "

Les deux se retournèrent, puis regardèrent à nouveau derrière le navire blanc du vent. Khirvès faisait le tour du port à pied et remarqua un détail curieux.

" - Les Amuya... où sont-ils ? "

Des explications s'imposaient, ils étaient déjà en plein après midi juste avant le début des festivités d'ouverture qui avaient lieu le soir même. Disons qu'ils avaient réussi à combler le retard de justesse. Cependant ils ne pouvaient pas se reposer avant d'aller à la fête bien longtemps. Il s'imaginait déjà ses enfants déambuler dans les rues et lui leur courir après, mais bon. Azir était grand et il pouvait surveiller sa soeur tout de même. Si quelqu'un devait être là bien avant eux c'était les Amuya.

Il grimpa sur son reptile et se mit à la tête de la caravane qui descendait du navire. Il observait le port, ainsi que les chemins de terre de l'avenue principal qui sortait de là. Tout était prêt et les échoppes déjà entrain de préparer de la nourriture ou répartir leurs objets. Contrairement au reste des noblesses des autres pays, Khirvès se montrait ce qui était inconcevable pour certains. Mais disons que sa réputation d'invincible aidait pas mal à sa protection personnelle.

Il arriva au sommet du sentier de terre pour dévoiler une grande avenue qui traversait les arbres ainsi qu'une rivière pour mener au grand palais du pays du feu, perché au sommet de la ville. Toutes les routes étaient entourées d'échoppes et de lampes encore éteintes, mais comptées par centaines. Dans l'eau, dans les arbres, en guirlandes, ainsi que sur les maisons elles-mêmes, il y en avait absolument partout. Ce qui ravissait d'ailleurs le roi de la terre.

Une fois arrivés dans la cour du chateau, il resta assis quelques instants tout en observant le palais.

" - C'est encore mieux que je l'imaginait ! "
" - Un superbe pays ~ "

Smarath observait leur arrivée depuis là-haut et en effet quelque chose clochait ici, suite au regard que les deux rois se partageaient.

" - Quelque chose cloche et Smarath le sait aussi "

Grahanis resta silencieux. Il sortait de la caravane et alla vers Khirvès en frôlant Azir qui était entrain de s'étirer.

" - Ne le provoque pas, Kem' "
" - Ce n'est pas de la provocation, loin de là. Quelque chose ne va pas ici. "

C'est là qu'Aerin, profitant que son père était occupé, sorti de la caravane et fila en douce en direction de la ville, du côté opposé du palais. Elle longea les tricératops et sorti en direction de la forêt se cachant dans les buissons. Elle redescendit dans la rue principal et alla se faufiler entre les stands.

Alors qu'Azir s'étirait, encore un peu rouillé après ce long voyage, il aperçut du coin de l'oeil Aerin, sa petite soeur, en train de se faufiler hors de vue. Un sourire amusé s'étala sur le visage du prince.  Aerin était tout aussi aventureuse que le prince, voire plus.

Il s'approocha doucement derrière elle, et lui attrapa l'épaule. Il lui sourit, et lui fait signe de le laisser l'accompagner.

- Hey, miss. Ou-est-ce que tu vas ? Voilà ce que je te propose. On est partis visiter le palais, et on s'est perdus. Mais tu restes avec moi, si je te perds, père va me massacrer.

Et ainsi, le duo frère et soeur sortit discrètement du palais, indétectés. Dehors, le marché bourdonnait d'activité. Azir réalisa alors a quel point ça avait été malavisé de se montrer depuis son palanquin. Maintenant, la foule connaissait son visage.

- Bon, on fait quoi ?

Il ne pouvait pas s'empêcher d'être émerveillé face à tout ce qu'il voyait. Des odeurs inconnues et délicieuses flottaient dans l'air, des lanternes multicolores étaient accrochées partout, et les femmes avaient des cheveux noirs soyeux et une peau pâle. Encore une fois, il se sentait dans un monde complètement différent.

- Ooh, regarde ce stand, ils ont l'air de vendre des trucs bien !

Le duo se retrouva au stand, à commander des petites boulettes de pâte frite au poulpe. Ils les grignotèrent en se baladant. Azir était aux anges.

- C'est pas à Galenskap qu'on verrait tous ces trucs, pas vrai ?

La jeune fille, qui tentait de s'échapper, se fit alors prit de court par le prince de la terre qui venait de s'approcher pour l'interpeller.

" - Hey, miss. Ou-est-ce que tu vas ? "
" - Quoi ? M-mais nulle part ! Qu'est-ce que tu vas t'imaginer ! "
" - Voilà ce que je te propose. On est partis visiter le palais, et on s'est perdus. Mais tu restes avec moi, si je te perds, père va me massacrer. "
" - O...okay.. "

Elle gonfla les joues et le suivit en direction de la ville, puis sortirent discrètement de l'enceinte du palais. Même le bon vieux roi de la terre ne vit rien et continua ses petites affaires de son côté avec quelques monarches de ce pays.

" - Bon, on fait quoi ? "
" - ... J'ai faim "
" - Ooh, regarde ce stand, ils ont l'air de vendre des trucs bien !"

En effet, ils vendaient des petites nourritures grillées sur des petits bâtonnets. Pleins d'enfants attendaient les leur avant de partir les mains pleines de nourriture. La jeune elfe les regarda partir ressentant la délicieuse odeur de nourriture.

" - On en achète ? Dis dis dis !!!"

Puis ils repartirent avec une petite réserve de nourriture, qu'ils dégustaient sur le chemin pendant que tous les lampions de lumières s'allumaient les uns après les autres pendant que des dames en kimono effectuaient une danse pour les allumer.

" - Wouah ! "
" - C'est pas à Galenskap qu'on verrait tous ces trucs, pas vrai ?"
" - Elles ont des tenues juste incroyables ! Tu as vu tous ces motifs ? je veux la même ! "

Soudain une passante lui donna une allumette qu'elle alluma en un petit geste de la main, ce qui fit apparaître une petite lumière étincelante à son bout.

" - Ce sont des allumettes spéciales pour les fêtes, si tu en veux, reviens me voir ! "
" - Ouah ! Merci ! "

La jeune elfe dressait ses oreilles sur la tête, tant elle était émerveillée ! Mais ce petit plaisir ne dura pas longtemps, en effet, la jeune fille aperçu entre les arbres quelques moines qui guettaient les environs avant de disparaître.

" - Dis, Grand-frère, ce sont bien les moines de la déesse ? Tu crois qu'ils cherchent quelque chose ? "

Elle se blottit contre lui, inquiète. Leur présence n'était pas un mauvais présage, mais s'ils ne partageaient pas la festivité ce n'était pas normal. Bien entendu, les samouraïs du Seigneur Smarath patrouillaient eux aussi pour la sécurité des lieux. Bien que dansante, l'ambiance n'était pas du tout aussi gaie qu'il ne paraissait.

Soudain, elle se fit bousculer par une jeune fille qui tentait de s'échapper de la foule, une cape noire sur les épaules et la tête. Elle traversa la population qui continuaient à s'amuser avant de disparaître entre les gens. Puis, deux moines passèrent à côté d'eux, en marchant calmement, mais gardant bien la foule en vue.

" - Ils vont s'en prendre à cette jeune fille, suivons-les ! "

Puis sans attendre Azir, elle quitta les lieux et s'enfonça également entre les gens.